Ann Van den Broek, The Black Piece

Véronique Hudon
Festival TransAmériques, Montréal
Du 27 au 28 mai 2016
Ann Van den Broek
Ann Van den BroekThe Black Piece, vue de performance, FTA, Montréal, 2016.
Photo : Maarten Vanden Abeele
Festival TransAmériques, Montréal
Du 27 au 28 mai 2016
[In French]

Les lumières se ferment brutalement dans le théâtre. On entend des cris, des claquements de pied et des rires. C’est ainsi que commence The Black Piece de la chorégraphe belgo-néerlandaise Ann Van den Broek, – présentée dans le cadre du festival TransAmériques –, qui convie les spectateurs à vivre une expérience sensorielle où les sons, les images et les corps entrent dans un dialogue étrange. La pièce, avec ses intrigues désamorcées, ses êtres énigmatiques et ses mouvements pulsionnels est un objet scénique complexe et magnétique. C’est un dédale dans l’inconscient et le noir dans lequel les états émotionnels troubles émergent par le biais d’un travail physique mené jusqu’à l’épuisement.

D’entrée de jeu, la proposition a tout pour intriguer : un spectacle dans le noir ! Mais ce n’est pas parce que nous sommes dans l’obscurité qu’il n’y a plus d’images. Au contraire, l’obscurité aiguise les sens et l’imagination. Le vidéaste Thorsten Alofs est en scène, caméra à la main, pour traquer les corps des danseurs en constante activité. La caméra nous guide en cadrant tour à tour certains éléments qui sont projetés sur un écran en arrière-scène : un soulier au sol, un dos en sueur, une boîte à musique ou un visage tordu par la peur. D’autres fils guident notre attention avec finesse : sur le mur de briques des lampes de poche créent tout un théâtre d’ombres où les silhouettes semblent parfois se détacher des corps qui leur donnent vie. À cela s’ajoute un travail sonore remarquable, fait par Arne van Dongen. La musique est construite à partir de rythmes simples, parfois d’un simple tic-tac, auquel s’ajoutent les bruits des corps et des objets amplifiés sur scène. La chorégraphe s’amuse souvent à nous dérouter en créant des décalages incongrus entre l’image et le son, qui nous font douter de ce que l’on voit et entend.

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