Chloé Desjardins,
Échafaudages

Anne-Marie Dubois
Salle Alfred-Pellan de la Maison des arts de Laval,
du 18 février jusqu’au 22 avril 2018
Vue d’exposition, Échafaudages, Maison des arts de Laval, 2018.
Chloé Desjardins Échafaudages, vue d'installation, Maison des arts de Laval, 2018.
Photo : Guy L’Heureux
Salle Alfred-Pellan de la Maison des arts de Laval,
du 18 février jusqu’au 22 avril 2018

Less is more

[In French]

Fidèle à la facture minimaliste qui caractérise son travail, Chloé Desjardins présente à la Maison des arts de Laval une toute nouvelle installation réalisée spécifiquement pour la salle Alfred-Pellan. Avec une économie de moyens aussi étonnante qu’efficace, Échafaudages poursuit les réflexions de l’artiste sur les rouages du monde de l’art et les objets qui le constituent en y interrogeant les atours et les moyens. Elle déboulonne la prétention d’autonomie de l’institution artistique et de l’artiste en dévoilant plutôt leur complémentarité grâce au motif de l’échafaudage, indexant de ce fait la fusion de ces deux entités. Métaphore de ces liens d’interdépendances modulables et précaires, l’échafaudage se fait ici dispositif et disposition, jouant du double pouvoir de cette structure de soutien de présenter et d’ordonner ce qui est donné à voir.

D’une magnificence sobre et raffinée, Échafaudages n’est donc peut-être pas l’œuvre en soi, sinon que son lieu d’arrimage. Constituée de 24 poutres de soutènement ajustables en plâtre, l’installation met ainsi en exergue les qualités formelles de la galerie, attirant l’attention sur l’architecture singulière de la salle avec ses projecteurs de théâtre et son plafond grillagé, auquel viennent se greffer les colonnes. Combinant l’installation, la sculpture, l’art conceptuel, voire la critique institutionnelle, l’artiste effectue un habile transfert de contexte, télescopant les stratégies muséologiques de l’espace d’exposition directement dans l’œuvre. Admoniteur privilégié de ce déplacement rhétorique, chaque poteau devient en quelque sorte « l’outil visuel » par excellence pour pointer ce qui d’ordinaire cherche à demeurer invisible, à savoir la galerie elle-même.

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