L’architecture en soi et autres mythes postmodernistes

Dominique Sirois-Rouleau
Centre canadien d’architecture, Montréal, du 7 novembre 2018 au 7 avril 2019
L’architecture en soi et autres mythes postmodernistes, vue d’exposition, Centre canadien d’architecture, Montréal, 2018.
Photo : Sandra Larochelle
Centre canadien d’architecture, Montréal, du 7 novembre 2018 au 7 avril 2019
David Graham
Façade du Best Products Company Showroom de Langhorne par Venturi et Rauch, 1981.
Photo : © David Graham
[In French]
L’architecture en soi et autres mythes postmodernistes propose un survol de la nature hétérogène du postmodernisme architectural. La commissaire Sylvia Lavin articule cette critique formelle et stylistique du modernisme autour du mythe de l’architecture en soi qu’elle explique comme la reconnaissance d’une essence autonome et anhistorique de l’architecture autorisant un intérêt nouveau pour le détail et les particularités de sa réalité matérielle.


L’exposition retrace la fin du béton et du verre au profit des objets technologiques et médiatiques, signes du savoir et du renouvèlement de la profession. Le postmodernisme marque en effet l’essor d’une reconnaissance populaire et marchande pour les processus créatifs et le langage architectural. Les dessins, les maquettes et la documentation s’affirment comme les médiateurs des conditions de production de l’architecture et de la singularité de ses créateurs.
La création du Deutsches Architekturmuseum (1983) et du Centre canadien d’architecture (1979), comme l’extension du Museum of Modern Art conçue en 1984 par Cesare Pelli, incarnent un transfert des formes industrielles et immobilières traditionnelles vers les espaces culturels. Ces écrins monumentaux matérialisent l’identité des institutions qu’ils abritent, mais manifestent aussi une prise de position implicite du côté de l’art. La série de photographies de Clara Gutsche documentant en 1987 le chantier du CCA traduit cette attention pour l’architecture en soi et ses mécanismes. Les images noir et blanc captent les styles, les époques et leur amalgame postmoderne dans le nouveau bâtiment.

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Cet article parait également dans le numéro 95 - Empathie
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