Lorna Bauer Ibiza, détails 2016.
Photos : Yuula Benivolski, permission de l'artiste & Galerie Nicolas Robert, Montréal

En 1932, Walter Benjamin séjourne à Ibiza, où il écrit sur la faune et la flore qui l’entoure dans un style alternant entre la description affinée et le décalage poétique. Une œuvre récente de l’artiste Lorna Bauer, qui évoque le séjour en Espagne de Benjamin, porte également le nom d’Ibiza ; un long mobile en colonne composé de plusieurs pièces de verre aux coloris variés auxquelles s’agencent le moulage d’une branche de bambou ainsi que quelques tranches de figue et des branches de thym, pétrifiés dans une résine transparente. En juxtaposant matériaux trouvés, sculptés et formés, l’assemblage d’Ibiza détonne du travail photographique pour lequel Bauer est reconnue depuis plusieurs années. Dans ses propositions récentes, l’artiste délaisse effectivement la photographie stricto sensu pour privilégier une oscillation entre la représentation et l’objet. Présentées conjointement dans l’espace d’exposition, l’image et la sculpture participent d’une même logique : celle de l’empreinte, de la capture, du moulage, de la trace. Bauer porte également une attention particulière à la patine des œuvres sculpturales : Bromeliad (Margaret Mee) #1, broméliacée en bronze, est complètement recouverte d’une couche verte évoquant la nature première de la plante représentée. Les œuvres de Bauer ont ainsi une parenté avec le ton de certains récits de Benjamin, où le mimétisme s’allie à un usage sensible des matériaux.

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Cet article parait également dans le numéro 99 - Plantes
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