Amandine Gay_OUVRIR_LA_VOIX

Ouvrir la voix d’Amandine Gay : une mise en perspective des enjeux du Black Feminism

Paola Ouedraogo
[In French]

L’émergence du féminisme noir étatsunien (Black Feminism) à la fin des années 1960 découle en partie de décennies d’invisibilisation des femmes noires au sein des mouvements sociaux tant féministes qu’antiracistes. Désireuses de faire entendre et reconnaitre leur oppression spécifique, au croisement des oppressions enchevêtrées de race, de sexe et parfois de classe, et dans le but d’atteindre la justice sociale, les intellectuelles et militantes noires étatsuniennes organisent la résistance et prennent de force une parole qui leur était déniée jusqu’alors. C’est dans une optique similaire de revendication de la parole que la réalisatrice française Amandine Gay a sorti, le 11 octobre 2017, le documentaire Ouvrir la voix.

Au fil des deux heures que dure le long-métrage, 24 femmes afrodescendantes se succèdent pour faire part de leur expérience quotidienne du racisme systémique en France et en Belgique ; de l’impact des stéréotypes qui y sont associés sur leur vie personnelle ; et des outils dont elles se sont saisies pour le combattre. La voie est alors ouverte à l’expression de ces trajectoires individuelles qui s’entremêlent inévitablement pour mettre en évidence une expérience commune de l’oppression. En plus de sortir les femmes noires du silence qui leur a été imposé par le blantriarcat, le film de Gay soulève bon nombre d’enjeux qui éclairent la lutte féministe noire et qui ont retenu notre attention.

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This article also appears in the issue 92 - Democracy
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