Jimmy Fike Bugleweed, 2020
Photos: Permission de l’artiste

Du plantain et du savoir-vivre en territoire inconnu

Amanda Amour-Lynx
Chris Gismondi
Le « Charme des neuf herbes » est une prière invoquant neuf plantes sacrées. Il se trouve dans le Lacnunga1 1 - Londres, British Library, manuscrit Harley 585, f. 130r-193r, fin du 10e siècle et début du 11e, www.bl.uk/manuscripts/Viewer.aspx?ref=harley_ms_585_f130r., un manuscrit saxon datant de la fin du 10e siècle, époque où les peuples de l’Europe sont en transition entre les vieilles traditions païennes et les nouvelles croyances chrétiennes. D’après le Charme, le « plantain majeur » (Plantago major), également appelé « grand plantain » et, plus couramment, « plantain » tout court, serait la plante mère de ces herbes médicinales. Cette modeste plante s’est imposée dans tout l’hémisphère nord et a été adoptée par les guérisseurs, les herboristes et les cueilleurs autochtones et allochtones de l’ile de la Tortue. La vaste distribution géographique du plantain et ses abondantes propriétés tant nutritives que médicinales ne sont pas passées inaperçues dans le monde de l’art.

Mais ce qui est sans doute le plus remarquable, c’est que le plantain puisse servir d’exemple aux espèces allogènes en leur montrant comment se comporter en territoire et en terrain inconnus. Patient, il nous enseigne à soutenir les premiers occupants, à ne pas perturber l’équilibre existant et à nous conduire comme de bons invités dans la demeure d’autrui.

Abonnez-vous ou connectez-vous à Esse pour lire la rubrique complète !

S’abonner
Se connecter
Cet article parait également dans le numéro 99 - Plantes
Découvrir

Suggestions de lecture