Ragnar Kjartansson, Les sonorités explosives de la divinité (Der Klang der Offenbarung des Göttlichen)

Véronique Hudon
Théâtre Maisonneuve, Montréal
3 mars 2016
Ragnar Kjartansson & Kjartan SveinssonLes Sonorités explosives de la divinité / Der Klang der Offenbarung des Göttlichen, Théâtre Volksbühne am Rosa-Luxemburg-Platz, Berlin, Allemagne, 2014.
Photo : Thomas Aurin, permission de l'artiste et Luhring Augustine, New York & i8 Gallery, Reykjavik
Théâtre Maisonneuve, Montréal
3 mars 2016
Les rideaux s’ouvrent sur une tempête, une mer tumultueuse et quelques éclairs qui déchirent le ciel sombre. C’est ainsi que commence Les sonorités explosives de la divinité (Der Klang der Offenbarung des Göttlichen), une série de quatre paysages scéniques empreints de romantisme réalisés par l’artiste islandais Ragnar Kjartansson. Ce spectacle, présenté le 3 mars dernier, se situe en continuité avec l’exposition qu’on peut visiter au Musée d’art contemporain de Montréal jusqu’au 22 mai.

Les quatre tableaux scéniques présentés au Théâtre Maisonneuve de la Place des arts s’inscrivent dans l’esprit de la peinture romantique. La scénographie, ici, joue le rôle central alors qu’il n’y a pas d’acteurs en scène. Ainsi, le décor animé rythme le spectacle : la lumière dévoile progressivement certaines textures des arbres et des rochers, tandis que la neige tombe sur le plateau ou que les vagues drapées déferlent. Le savoir-faire illusionniste façonne les paysages dramatiques : la tempête sur l’eau, la clairière enneigée, une cabane en feu dans une vallée et les montagnes glacées. La musique orchestrale, composée par Kjartan Sveinsson (membre du groupe post-rock Sigur Rós), et le travail scénographique rapprochent ce spectacle d’un « opéra pictural ». La composition est constituée de quatre mouvements dans lesquels un chœur aux voix cristallines vient sublimer les images scéniques. Sur le plan dramaturgique, la théâtralité est pleinement assumée par les trucages et les trompe-l’œil, de telle sorte qu’on a l’impression d’assister à un véritable hommage à la scénographie classique. En arrière-scène, l’intensité de la lumière révèle un ciel étoilé à l’aurore, tandis qu’à l’avant-scène, la glace scintille au sommet des montagnes, ce qui confère au paysage une certaine fantaisie, mais aussi un anachronisme renouant avec une illusion théâtrale d’un autre temps.

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