
Figure inclassable de la scène artistique actuelle, WhiteFeather Hunter se réclame autant de la sorcellerie, de la science et de la recherche que des arts visuels. Dans la mouvance d’un retour en force des approches et théories écoféministes et néomatérialistes en art actuel, celle qui se dit à la fois sorcière et artiste s’emploie à mettre en lumière l’agentivité de la matière à travers une pratique qui enchevêtre artisanat et technologie de pointe. Ses recherches empruntent au bioart ses potentialités expérimentales et critiques eu égard aux discours de la médecine et des sciences dites « dures » dans le but d’en interroger les présupposés phallocentristes, capitalistes et technocrates. Ses matériaux de prédilection – cellules humaines ou animales, bactéries, microorganismes, spores – agissent comme vecteurs de contamination capables d’infiltrer ces régimes de savoir autrement imperméables à toute forme de pensée critique.