
Photo : Rosa Maria Ruehling, © Sam Durant, permission de | courtesy of Blum & Poe, Los Angeles, Paula Cooper Gallery, New York, Galerie Praz-Delavallade, Paris & Sadie Coles HQ, London, U.K.
L’empathie en question
Sam Durant, lui, a consacré sa vie d’artiste à créer une œuvre qui témoigne de son empathie pour ses semblables, abordant par l’entremise de l’art les récits problématiques de l’histoire sociale américaine. Pourtant, sa tentative de rendre compte « des histoires difficiles liées à la dimension raciale du système pénal aux États-Unis1 1 - Sam Durant, « Artist Statement Regarding Scaffold at the Walker Art Center », site web de l’artiste, 29 mai 2017, <http://samdurant.net/index.php/project/scaffold/. [Trad. libre] » s’est soldée par un échec, en mai 2017, quand le Walker Art Center de Minneapolis, au Minnesota, a installé Scaffold (2012) dans son jardin de sculptures. Parmi les 7 gibets à caractère historique que l’artiste a reproduits pour cette œuvre figure celui qui avait servi pour la mise à mort de 38 Sioux, le 26 décembre 1862, dans ce qui demeure la plus grande exécution collective de l’histoire étatsunienne. L’intention de Durant de « créer un lieu d’apprentissage pour des gens comme moi, des Blancs2 2 - Ibid. [Trad. Libre] », était plutôt noble, mais l’œuvre en réalité a profondément offensé le peuple autochtone des Dakotas, qui n’a pas vu ni compris le potentiel de rédemption contenu dans cette transformation en espace de loisir d’un lieu associé à un traumatisme culturel.