
Photo : permission de l'artiste & Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa
L’artiste en résidence, un·e touriste comme un·e autre ?
Bien qu’il existe une vaste typologie de résidences artistiques, une directive consistant à favoriser l’inscription des artistes dans un contexte local et social semble s’imposer, notamment pour les résidences dites de recherche, d’expérimentation et de création. Ces dernières invitent implicitement ou explicitement à dialoguer avec l’environnement, voire à résoudre des problèmes, ce qui suppose des interactions de plus en plus soutenues avec l’entourage. En 1996, le critique d’art Hal Foster soulignait les problèmes éthiques découlant de la position et de l’extériorité des artistes qui s’emparent des techniques et des méthodes ethnographiques3 3 - Hal Foster, Le retour du réel : situation actuelle de l’avant-garde, traduit de l’anglais par Yves Cantraine, Frank Perobon et Daniel Vander Gucht, Bruxelles, La lettre volée (Essais), p. 213-247.. Au reproche d’exotisation que l’on peut faire à certain·es touristes pourrait en effet correspondre une forme d’extractivisme social illustré par le développement de relations humaines transitoires, sans suite et sans redistribution, que suscite l’éphémérité des résidences.