
L’art à l’ère de l’intelligence artificielle
Au cours des deux dernières années, les œuvres d’art produites par des algorithmes d’apprentissage automatique ont fait leur apparition dans un nombre sans précédent de foires, de galeries et de ventes aux enchères. En 2018, SCOPE Miami Beach présentait une œuvre réalisée par l’Artificial Intelligence Creative Adversarial Network (AICAN), technologie que l’on doit à Ahmed Elgammal, directeur du laboratoire d’art et d’intelligence artificielle de la Rutgers University. On décrit l’AICAN à la fois comme une intelligence artificielle artistique et comme un partenaire de création collaborative. Alimentée par des centaines de milliers d’échantillons prélevés dans l’histoire de l’art des 500 dernières années, cette technologie a été entrainée à livrer des œuvres originales. Celles-ci reprennent des styles issus des canons de l’art occidental tout en faisant place à l’évolution d’une esthétique unique. Elles ont été exposées à l’étranger, notamment dans le cadre de Faceless Portraits Transcending Time, exposition solo tenue très récemment, en 2019, à la HG Contemporary, à New York. Elgammal, qui insiste sur l’indépendance de l’AICAN, tient à ce que le nom de la technologie soit le seul mentionné à l’exposition des œuvres.