RESET

Charlotte Dibon
Festival Art Souterrain Montréal du 29 février au 22 mars 2020
Sabrina Ratté 2018, vue d’installation, Palais des congrès de Montréal, 2020.
Festival Art Souterrain Montréal du 29 février au 22 mars 2020
Myriam El Haïk
Écritures 0:00, détail de la performance, 2020
Photo : Thierry Du Bois
[In French]
Le Festival Art Souterrain, qui chaque année depuis 2008 investit le réseau souterrain montréalais pour exposer l’art contemporain, avait placé sa douzième édition sous la thématique du RESET. En invitant les artistes à explorer les possibilités de réinitialiser notre environnement, comme si tout pouvait recommencer à zéro, les commissaires établissent une analogie entre le monde actuel et un système informatique. S’il est vrai que la société est régie par des algorithmes, les artistes suggèrent d’autres futurs possibles à travers une nouvelle poésie afin de montrer que ces règles opératoires automatisées peuvent être détournées et renouvelées.

Une poésie de l’algorithme est déclinée selon un registre formel multiple, propre au langage plastique de chaque artiste. Chez certains, il est exploité comme un processus, un mode opératoire qui intervient comme geste créatif. Dans son œuvre vidéo Undream (2018), Sabrina Ratté envisage un futur idéal calculé par ordinateur. Une forme architecturale linéaire apparait sur écran noir; l’image est accompagnée d’une trame sonore électronique. Cette structure minimaliste se confond ensuite avec son double en trois dimensions, qui évolue dans un paysage idyllique et coloré. Néanmoins, des anomalies se sont glissées dans ce paradis artificiel, si bien que tout s’efface et recommence à nouveau. Avec cette œuvre, l’artiste souligne la dichotomie entre la puissance du numérique et sa fragilité. Par ailleurs, le collectif SUZANNE fait l’éloge de l’erreur et du hasard dans son installation vivante et performative intitulée Statu (2018). Les artistes ont créé un alphabet de gestes du quotidien, exécutés selon une formule que chaque performeur calcule mentalement le plus rapidement possible, d’un mouvement à l’autre. À chaque faute de calcul commise par l’un des membres, le groupe recommence, laissant l’imprévu créer de nouveaux enchainements chorégraphiques.

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This article also appears in the issue 100 - Futurity
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