Phénomène du dortoir

Dominique Sirois-Rouleau
Centre des arts actuels Skol, Montréal
du 6 mars au 10 avril 2021
Phénomène du dortoir, vue d’installation, Centre des arts actuels Skol, Montréal, 2021.
Photo : Guy L'Heureux
Centre des arts actuels Skol, Montréal
du 6 mars au 10 avril 2021
Phénomène du dortoir, vue d’installation, Centre des arts actuels Skol, Montréal, 2021.
Photo : Guy L’Heureux
[In French]

Inspirée du phénomène controversé de synchronisation hormonale, l’installation Phénomène du dortoir, présentée chez Skol par Isabelle Guimond et Carolyne Scenna conserve, de l’effet McClintock, la notion de concordance. Les artistes ont ainsi harmonisé leurs démarches créatives autour de ce projet rassemblant dessin, peinture, sculpture, son et vidéo en une installation in situ ludique. Telle un autel à l’énergie de l’adolescence, l’installation emprunte les matières et l’iconographie hétéroclites du DIY. L’échange des artistes se matérialise alors non seulement dans les formes, mais aussi durant l’exposition où elles prolongent la discussion au fil de leurs interventions ponctuelles.

Trônant au centre de l’espace, un immense socle sert une mise en scène d’objets trouvés et de sculptures dont un masque, des mains miniatures et une intrigante série de citrouilles en céramique. Les cucurbitacées noires et blanches arborent une pléiade de représentations forts diversifiées dont quelques extraits de textes évoquant autant la poésie symboliste, la musique pop que les graffitis du bar Les Foufounes Électriques. Dans cet esprit, les dessins de fleurs, de chats et autres motifs tribaux ou ironiques allient sans discordance les univers picturaux du dessin beaux-arts à ceux plus fantaisistes du griffonnage distrait ou du tatouage maison à la corde de guitare. Cet humour moqueur et grinçant que partagent Guimond et Scenna s’exprime avec brio dans l’actualisation malicieuse du memento mori classique. Le fruit périssable trouve, dans la matière anoblissante, une pérennité que lui désavouent avec espièglerie ses apparats graphiques fixés, pour leur part, à l’évanescence des modes et des courants esthétiques.

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