Oli Sorenson
Capitalocene?

[In French]

Capitalocene? d’Oli Sorenson donne à voir, dans une absolue antonymie discursive et plastique, les effets et pendants du capitalisme sur la santé géologique de notre planète. Dans une esthétique néogéo caractérisée par une iconographie minimaliste et géométrique inspirée de l’encodage urbain, l’exposition consiste en la suite logique de Panorama de l’Anthropocène (2021). Comme son titre l’indique, cette précédente exposition abordait le concept popularisé en 2000 par le lauréat du prix Nobel de chimie Paul Josef Crutzen selon lequel les transformations environnementales planétaires observables résultent de l’activité humaine. En ayant ici recours au terme « Capitalocène », un concept successif et alternatif à l’Anthropocène, l’artiste positionne sa pratique en écho avec les discours scientifiques qui lui sont contemporains. Selon ceux-ci, le niveau sans précédent de déforestation, de réchauffement climatique et d’érosion de la biodiversité constitue une preuve suffisante pour affirmer que l’exploitation des ressources naturelles par le genre humain menace jusqu’à la pérennité de la vie terrestre.

Le corpus de l’exposition comprend un triptyque d’agglomérations de représentations de bidons d’essence, de voitures (Jeep, Hummer) et de sacs d’achats divers qui renvoient explicitement à la surabondance de biens de consommation qui submergent l’Occident. Élaborées selon l’accumulation de canevas carrés, ces œuvres rappellent à la fois les pixels associés à l’iconographie d’Instagram, des jeux vidéos vintage et du mouvement pop art, emblème de la surproduction et de l’industrialisation.