Ludovic Boney

NSPSLL !

Nathalie Bachand
Action Art Actuel,
Saint-Jean-sur-Richelieu, du 15 mars au 21 avril 2018
Boney_NSPSLL
Ludovic Boney NSPSLL!, vues d’installation, Action Art Actuel, Saint-Jean-sur-Richelieu, 2018.
Photos : Michel Dubreuil, permission de l’artiste
Action Art Actuel,
Saint-Jean-sur-Richelieu, du 15 mars au 21 avril 2018
Boney_NSPSLL
Ludovic Boney
NSPSLL!, vue d’installation, Action Art Actuel, Saint-Jean-sur-Richelieu, 2018.
Photo : Michel Dubreuil, permission de l’artiste
L’installation NSPSLL ! de Ludovic Boney se présente comme un parcours imprévisible, parsemé d’éléments cinétiques et sonores qu’active un système d’air comprimé mis en évidence dans les vitrines d’Action Art Actuel. Une dimension quasi festive s’y déploie : à la fois tragicomique et écologico-trash, c’est une magie de pacotille qui est à l’œuvre. Avec sa forêt de deux-par-quatre de bois de construction autoportants à la manière de trépieds, l’œuvre évoque une végétation aux infinies ramifications. Le trajet légèrement sinueux aménagé dans l’espace de la galerie s’inspirerait de la mangrove, « un écosystème de marais maritimes » dessinant d’importants réseaux d’enchevêtrements. Par analogie, les « racines » de planches de bois de NSPSLL ! s’entremêlent en effet de manière affolante. La mangrove est une actrice importante des écosystèmes du monde entier car elle contribue à leur résilience écologique à la suite de cyclones, tsunamis et autres dérèglements climatiques, dont la montée des océans. Ici, la résilience que procure la forêt in situ de Boney est semblable à celle de l’enfance : elle provient d’effets de surprise, doublés d’émerveillements momentanés.

Tout au long du parcours, des dispositifs mécaniques et sonores sont activés sous nos pas. Dissimulés sous des matelas, disposés tel un chemin à suivre, de multiples mécanismes déclenchent tour à tour des assemblages home made d’objets clinquants, camelote des Dollarama de ce monde, scintillante et ludique. Quelques éléments parmi d’autres : une piscine en forme d’huitre s’ouvre et se referme dans un fracas sonore ; des appâts de gélatine sont remués dans 18 litres d’eau ; une tête de styromousse portant une perruque métallique tourne sur elle-même en « criant » ; un faux gant de boxe frappe les « dents » d’un mini piano ; des accessoires de jardin et des jouets sont assemblés de manière incongrue ; des plumes métallisées et des guirlandes de Noël sont suspendues aux « arbres » ; des canards, bananes et autres saucissons de plastique sont dispersés çà et là. À chaque instant, à chaque pas vers l’avant, ou vers toute autre direction, c’est un nouveau dispositif bricolé qui active un assemblage improbable d’objets, animant du même souffle des sons vaguement inquiétants, semblables à ceux d’une forêt lorsqu’on s’y perd.

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Cet article parait également dans le numéro 94 - Travail
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