Camille Llobet
Fond d’air

Camille Paulhan
Institut d’art contemporain de Villeurbanne/Rhône-Alpes
du 10 mars au 28 mai 2023
Camille-Llobet-Majelich
Camille LlobetMajelich, capture vidéo, 2018 © ADAGP, Paris (2023).
Photo : permission de l'artiste
Institut d’art contemporain de Villeurbanne/Rhône-Alpes
du 10 mars au 28 mai 2023
Fond d’air, première exposition monographique importante de Camille Llobet, réunit un ensemble de vidéos, de sons et de dessins muraux au sein d’un parcours non chronologique mais très cohérent. 

Depuis quelques années, différentes vidéos de l’artiste française ont été diffusées dans l’Hexagone, parmi lesquelles Voir ce qui est dit (diptyque de 2016) et Majelich (2018). Voir ce qui est dit met à l’honneur dans la première vidéo une interprète sourde, Noha El Sadawy, qui traduit en langue des signes le jeu d’un orchestre symphonique en pleine répétition. Alors que l’on n’entend rien du morceau joué, La chevauchée des Walkyries, une voix hors champ détaille la description que fait El Sadawy des instrumentistes. Tandis que gronde – suppose-t-on – l’opéra, la voix se focalise sur un des musiciens : il « ne fait rien, bras ballants, se mordille les lèvres », il « tourne sa partition, tousse » et « discute avec un voisin ». La seconde vidéo confronte la gestuelle énergique d’El Sadawy et la fièvre du chef d’orchestre : on contemple ses roulements d’yeux et ses gonflements de bouche à elle, ses grimaces et ses auréoles de sueur à lui, toujours en silence. Dans la vidéo Majelich, en revanche, Llobet s’intéresse au langage sonore lui-même. La soprano Magali Léger, casque d’écoute sur les oreilles et visage absorbé par l’effort, répète et interprète les babillages de la fille de l’artiste, à l’époque âgée de quelques mois. Les bruits gutturaux très maitrisés de la cantatrice rappellent les compositions du musicien expérimental Georges Aperghis.

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108-Esse-Resilience
Cet article parait également dans le numéro 108 - Résilience
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