Bryony Dunne et Anna Grigorian
Vidéographe x VOX

Les formes de l’enquête environnementale en milieu artistique ont été, jusqu’à ces dernières années, assez figées dans un genre pseudojournalistique et documentaire où le souci de la forme était bien souvent éclipsé par l’importance de la cause, qu’il soit question de protection des animaux, de changement climatique ou d’extinction du vivant. Lorsque l’intérêt esthétique primait, le malaise éthique pouvait alors embarrasser le public, le politique se mariant mal à la beauté. Puis sont arrivées des démarches plus singulières. En tout début d’année, VOX avait ainsi programmé Climate Propagandas du Néerlandais Jonas Staal, décryptage du conditionnement télévisuel du changement climatique. Très habilement, l’artiste y montrait la dimension pernicieuse de l’emploi du « nous » incriminant, employé à foison dans les narrations dites par Sir David Attenborough et sa voix quasiment mythique, histoire de nous responsabiliser, au détriment des multinationales extractivistes bien dissimulées.

Pour quelques jours, VOX accueille deux films nouvellement distribués par Vidéographe qui réinterprètent eux aussi l’outil du documentaire social et environnemental. Celui d’Anna Grigorian, Pièce (Սենյակ [sɛɲjɑk]) (2021), met en scène des rapports de la police arménienne à propos d’incidents de violence conjugale dans une forme d’interprétation scénique grave et subtile.