
Photo : Ronald Smits, permission de l'artiste
Chairs plastiques
De récentes études viennent de montrer que cette intrusion du plastique dans nos vies a dépassé de nouvelles limites, ayant franchi la barrière hématoencéphalique pour pénétrer durablement dans nos cerveaux : 0,5 % du poids total de l’encéphale humain serait composé de microparticules et de nanoparticules de plastique, soit l’équivalent de deux cuillères à soupe de matières synthétiques1 1 - Matthew Campen, Alexander Nihart, Marcus Garcia et coll., « Bioaccumulation of Microplastics in Decedent Human Brains Assessed by Pyrolysis Gas Chromatography-Mass Spectrometry », article en préparation, Nature Portfolio, 6 mai 2024, accessible en ligne.. Des substances chimiques ayant une incidence directe sur la santé physique et mentale : débalancement hormonal, diminution de l’indice de fertilité, augmentation des maladies neurodégénératives, perturbation des systèmes endocrinien et immunitaire, diabète… Nul·le ne peut aujourd’hui nier cette mutation plastique qui s’opère dans nos corps et, pour reprendre les mots de la théoricienne et historienne de l’art Heather Davis, « il n’y a plus moyen de séparer nos vies du plastique au 20e siècle. […] Le plastique est un problème qu’on ne peut pas externaliser2 2 - Heather Davis, « Life and Death in the Anthropocene: A short History of Plastic », dans Heather Davis et Etienne Turpin (dir.), Art in the Anthropocene: Encounters Among Aesthetics, Politics, Environments and Epistemologies, Londres, Open Humanities Press, p. 349. [Trad. libre] ». Nous sommes synthétiques.