
Photo : permission de l’artiste
Our Song to War — Entretien avec Juanita Onzaga
Je me suis entretenue avec Onzaga à Bogotá, où elle préparait son premier long métrage, The Landscapes That You Seek.
Gwynne Fulton : Votre film s’inscrit en faux contre les récits visuels dominants sur le conflit colombien. Dans le passé, l’accès aux zones de guerre était réservé aux journalistes intégrés, ce qui a privilégié un point de vue encadré par l’État, nourri par la perspective militaire. Vous, vous intégrez à votre travail les discours de l’art contemporain sur la résistance et la commémoration et proposez par le fait même un récit autre qui suscite une réflexion sur notre responsabilité envers les morts et un passé qui ne l’est jamais vraiment tout à fait, puisqu’il s’imprime dans le tissu du monde par le chant et l’acte rituel. La violence a laissé des empreintes spectrales sur la terre et plus particulièrement dans les eaux de la rivière Atrato, qui a été témoin de l’un des pires massacres survenus pendant le conflit.