Ian Heisters 297 Gestures Upon the Body, vue d'installation, The MilkBar, Richmond, 2016.
Photo : permission de l'artiste

L’état commun de pensées individuelles

Valérie Félix
Car les chefs-d’œuvre ne sont pas nés seuls et dans la solitude ; ils sont le résultat de nombreuses années de pensées en commun, de pensées élaborées par l’esprit d’un peuple entier, de sorte que l’expérience de la masse se trouve derrière la voix d’un seul1 1 - Virginia Woolf, Une chambre à soi, traduit de l’anglais par Clara Malraux, Paris, Denoël (Empreinte), 1992 [1929], p. 98.. — Virginia Woolf

Au-delà de sonder la place des écrivaines dans la littérature en exaltant le génie créateur d’une seule (id)entité, le geste d’écriture de Virginia Woolf tient ici dans la déconstruction d’une vision glorifiante de la création individualiste, afin de mettre en lumière l’importance d’une émulation de la pensée commune « d’un peuple entier ». Toutefois, réfléchir de manière collective ou être conscient·e de l’héritage intellectuel multiple de notre réflexion (qui ne nous appartient pas entièrement) sont deux notions bien différentes. Il s’agit donc, ici, d’ouvrir le débat sur une distinction entre la pensée commune et la pensée collective.

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Cet article parait également dans le numéro 104 - Collectifs
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