Rachel Kalpana James Borderline, 2010.
Photos : permission de l’artiste | courtesy of the artist

Représentation du conflit au Cachemire dans l’art contemporain

Nadia Kurd
À un moment je t’ai perdu de vue. Tu as eu besoin de moi. Tu devais me parfaire : En ton absence tu m’as poli : je suis devenu l’Ennemi. Ton histoire encombre ma mémoire. Je suis tout ce que tu as perdu. Tu ne peux me pardonner. Je suis tout ce que tu as perdu. Ton parfait ennemi. Ta mémoire encombre ma mémoire.– Agha Shahid Ali, extrait de « Farewell »i 1 1 - Agha Shahid Ali, « Farewell », The Country Without a Post Office, Londres, W. W. Norton & Company, 1988, p. 7. [Trad. libre]

La poésie d’Agha Shahid Ali, chantre non officiel du Cachemire, évoque aussi souvent le passé intriqué de cette région que l’impasse politique où elle se trouve aujourd’hui. Les mots du poète disent l’aggravation, provoquée par la présence simultanée des armées indienne et pakistanaise, des clivages ethniques et religieux ayant modelé son histoire. Ali évoque également les façons dont les tensions religieuses au sein des communautés en sont venues à transformer les voisins en étrangers et les anciens amis en ennemis. Le Cachemire, ancien état princier, est désormais marqué par le conflit et divisé politiquement entre le Pakistan, l’Inde et la Chine. Le litige concernant son statut d’État dure depuis plus de 70 ans et la région, comme le souligne l’écrivaine indienne Arundhati Roy, est le théâtre de « l’une des occupations militaires les plus denses et les plus meurtrières au monde 2 2 - Arundhati Roy, « How to Think About Empire », entrevue d’Avni Sejpal, Boston Review: A Political and Literary Forum, 3 janvier 2019, <https://bit.ly/2seWerg>. [Trad. libre] ».

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Cet article parait également dans le numéro 96 - Conflits
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