RELATIONS: la diaspora et la peinture, vue d’exposition, Fondation Phi pour l’art contemporain, Montréal, 2020.
Photo : Richard-Max Tremblay, permission de | courtesy of Fondation Phi pour l’art contemporain, Montréal

Réactualisation de la peinture

Daniel Fiset
À défaut de pouvoir fréquenter assidument les musées, les centres d’artistes autogérés ou les galeries institutionnelles, qui auront été fermés au public pendant une bonne partie de la dernière année, deux endroits auront permis de (re)voir de la peinture en 2020 : les galeries privées, d’une part, et l’espace numérique, d’autre part. L’ouverture ininterrompue des premières, qui font généralement une place de choix aux pratiques picturales, relève de l’exception marchande, stratégie du gouvernement provincial qui s’inquiétait plus d’encourager la relance économique que d’assurer un accès généralisé à la culture en temps difficiles, et ce, alors que la fréquentation des musées représente un faible risque pour la propagation de la COVID-19.

Le Web aura été une autre bouée de sauvetage, surtout pour certains diffuseurs en art contemporain qui ont adapté des expositions, toutes prêtes à être regardées, en présentations virtuelles, avec les défis que ce genre d’adaptation comporte. Pensons, par exemple, au Musée des beaux-arts de Montréal, qui a présenté une visite virtuelle de l’exposition Riopelle : À la rencontre des territoires nordiques et des cultures autochtones ; à la Fondation Phi, qui a fait de même avec Relations : La diaspora et la peinture ; au Musée d’art contemporain de Montréal, qui a filmé une visite de La machine qui enseignait des airs aux oiseaux. Paradoxalement, la planéité des écrans, supports par lesquels on fréquente généralement l’espace web, aura compliqué notre rapport à la présentation de la peinture, un mode d’expression qui avait été lui-même défini, à une certaine époque, par sa planéité. Quel genre d’expérience visuelle de la peinture cherche-t-on à offrir par le dispositif numérique ? Comment reproduire fidèlement les détails, la touche ? Comment penser la mise en ligne d’œuvres qui sont fondées sur la capacité de la matière à représenter, à se représenter, à se rendre visible ? En choisissant certains détails plutôt que d’autres, chercherait-on finalement à contrôler une expérience du regard qui se veut libre, spontanée, indépendante ?

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Cet article parait également dans le numéro 102 - (Re)voir la peinture
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