
Il y a une brèche dans le récit. La conclusion, dans les manuels, est toujours la même : l’Afrique perd. Destruction, pauvreté, anomie, maladie, léthargie. Mort. La nation se retrouve toujours au fond, piétinée par l’intrus vainqueur. Si le récit est aussi tranché, c’est qu’il est incomplet : les Britanniques ne sont pas irréductibles. Durant la première guerre anglo-ashanti, le gouverneur Sir Charles MacCarthy est entré dans l’Empire ashanti torse bombé, anticipant une victoire ; il a vu l’anéantissement de son armée avant d’être lui-même vaincu et que son crâne serve de coupe ornée d’or. Imaginez, les Britanniques qui perdent.