L'amour aveugle, Cinéma l’Amour, Festival FA3, Montréal, mai 2001.

Cette intervention utilise le canular comme tactique pour ­questionner la performance et sa place dans le monde de l’art. Dans une vidéo faite à partir d’entrevues, des artistes et des passants de la rue ­racontaient les sensations ressenties lors d’un amour ­passionnel (« aveugle ») qu’ils ont vécu. On les invitait également à ­commenter sur le fait que, dans un acte d’amour aveugle, James Partaik et Constanza Camelo allaient ­échanger chirurgicalement leurs yeux et les dévoiler lors d’une soirée ­performative dans une salle de cinéma pornographique. 

Une entrevue avec le performeur Guillermo Gómez Peña servait ­également de bande sonore. L’artiste questionnait le rôle et les ­stratégies esthétiques et éthiques de l’artiste de performance en relation avec la culture pop de l’extrême : celle qui, en s’appropriant la notion de transgression, a redéfini les limites entre le privé et le public.

Lors de la soirée en question, des complices faisaient entrer les ­spectateurs en les attachant deux par deux par la main. Au lieu du dévoilement annoncé, on passait à l’écran les entrevues superposées à des images pornographiques et à des révoltes civiles. 

Durant la projection, alors que les corps nus de Camelo et Partaik étaient à peine visibles dans un balcon de la salle, les complices se ­déplaçaient en demandant en secret à chaque ­spectateur : ­« Avez‑vous vu les performeurs ?  ».

Vers la fin de la vidéo, nous interviewions un médecin qui démontait le canular en faisant la démonstration scientifique de l’impossibilité de réaliser l’opération chirurgicale annoncée.

Constanza Camelo, James Partaik
Cet article parait également dans le numéro 60 - Canular
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