Skawennati_Hunterandwarriors
SkawennatiHunter with Warriors, 2012, machinimage tirée du projet TimeTraveller™, 2008-2013.
Photo : permission de l’artiste

Le temps du rêve d’Ursula K. Le Guin

Kat Benedict
Tout le monde rêve. Il ne s’agit pas d’une supposition : cela fait partie intégrante de notre expérience en tant qu’êtres humains, comme de celle des animaux d’ailleurs. L’incapacité à interagir avec les rêves et les images et évènements qui y surviennent relève d’un sabotage culturel du rêve comme vecteur de changement social et politique. Par le rêve, les contraintes sensorielles de la conscience quotidienne sont transcendées, et l’amalgame du passé, du présent et du futur donne lieu à des enchainements atemporels révélateurs.

Dans le roman court Le nom du monde est forêt, publié en 1972 par l’autrice Ursula K. Le Guin, les rêves permettent d’explorer les thèmes de l’exploitation et de la rébellion sur une planète lointaine1 1 - Ursula K. Le Guin, Le nom du monde est forêt, traduit de l’américain par Henry-Luc Planchat, Paris, Robert Laffont (Ailleurs et Demain), 1979 [1972], 248 p.. L’histoire est campée dans la civilisation Hainish, sur la planète Athshe, qui a été colonisée par un groupe de défricheurs et défricheuses terrien·nes contrôlé par l’armée. Les Athshéen·nes, créatures forestières de petite taille et couvertes de fourrure, présentent des teintes allant du vert foncé au brun et au noir en passant par le vert pâle du visage, des paumes et de la plante des pieds. À la grande différence des Terrien·nes, les Athshéen·nes dorment rarement et s’adonnent, tout au long de la journée, à des rêves lucides que les Terrien·nes perçoivent comme de la paresse, pathologisent et punissent. Le roman raconte l’histoire de l’exploitation des ressources d’une planète colonisée où vivent, en harmonie avec l’environnement, des autochtones qui finissent par se rebeller violemment contre les colonisateurs et colonisatrices humain·es.

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Cet article parait également dans le numéro 112 - Rêves
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