
photo : Gabriel Menotti
L’avènement des médias modernes a engendré dans la sphère de la production artistique une capacité de reproduction potentiellement illimitée. Si Walter Benjamin a vu dans ce changement l’érosion de l’aura liée au caractère unique de l’œuvre d’art, nous pourrions considérer qu’une émanation de l’autorité réglementant le circuit artistique s’est substituée à cette aura, ce qui a fait passer le pouvoir créatif de l’auteur à l’éditeur. Pour mieux saisir cette idée, considérons le cinéma, véhicule par excellence des médias modernes. Le septième art a été rendu possible grâce aux mêmes moyens technologiques qui sont venus perturber l’ontologie classique du hic et nunc propre à l’œuvre d’art. L’« aura »du filmse fonde sur l’expérience consistant à le regarder, laquelle ne peut être séparée de l’instanciation du film et, en fin de compte, des bases socioéconomiques qui permettent sa reproduction. Ainsi, le cinéma devient un effet de la cohérence stratifiée de l’appareil cinématographique, cohérence rendue possible par la réglementation de cet appareil.
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