Fatma Bucak So as to find the strength to see, vue d’installation et détail, Fondation Merz, Turin, 2018.
Photos : Renato Ghiazza, permission de l'artiste, Pi Artworks, London & Alberto Peola Gallery, Turin

Fatma Bucak : Le rosier de Damas

Anaïs Castro
De la fin de 2016 au début de 2017, un jardin de roses a poussé dans une structure métallique rectangulaire au centre de la galerie David Winton Bell de l’Université Brown, à Providence, au Rhode Island. Un an plus tard, ce même jardin a été replanté, cette fois dans un grand tas de terre déversé à la Fondation Merz, à Turin, en Italie. Au premier regard, ces actions peuvent faire allusion au land art, une référence romantique aux pratiques autrefois subversives de Walter De Maria, Robert Smithson et Agnes Denes. Mais derrière l’œuvre Damascus Rose (2016-) de Fatma Bucak se trouve un récit poétique de courage qui raconte l’histoire d’un vaillant geste de survie.

Au plus fort de la guerre civile syrienne, Bucak a travaillé avec un réseau de collaborateurs anonymes afin de transporter de jeunes boutures de l’iconique Rosa × damascena depuis la capitale syrienne jusqu’à la Nouvelle-Angleterre, en passant par le Liban, l’Arabie saoudite, l’Italie et la Turquie. Après une arrivée retardée, seulement 17 des 50 boutures avaient survécu au voyage. Ces survivantes botaniques ont été greffées sur des rosiers « hôtes » pour être ensuite replantées dans l’espace d’exposition à des dizaines de milliers de kilomètres de leur patrie.

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Cet article parait également dans le numéro 99 - Plantes
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