Plastique FantastiqueTREES & TRACES, installation view, Songhyeon Dong, Séoul, 2023.
Photo: courtesy of the artists

Fantastique le plastique ? Entre éphémérité et pérennité

Annemarie Kok

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À la Biennale de Venise de 2019, les visiteuses et visiteurs du pavillon de Venise ont eu l’occasion de pénétrer dans un tunnel gonflable constitué d’une membrane translucide en plastique. Le tube reposait sur une fine nappe d’eau et se faufilait entre 12 sculptures en marbre de Fabio Viale, répliques des pieux en bois (briccole) qui émergent de la lagune de Venise et servent de balises de navigation. Plantés dans l’eau et évoquant des « figures d’exode », ces pieux rappelaient peut-être aux visiteuses et visiteurs la menace croissante de la montée des eaux liée au changement climatique¹ 1 - Sergio Risaliti cité dans « Les bricoles de Fabio Viale présentées par la Galleria Poggiali à la Biennale de Venise 2019 », Finestre sull’Arte, traduction automatique de l’italien, 2 mai 2019, accessible en ligne.. Le tunnel, quant à lui, leur offrait l’expérience onirique – voire salvatrice – de marcher sur l’eau, tout en les invitant à explorer la « fusion » de l’architecture, de l’air, de l’eau et de l’horizon² 2 - Marco Canevacci et Yena Young, Plastique Fantastique: A Journey Through an Ephemeral Realm, Berlin, DCV, 2023, p. 80. [Trad. libre].

Intitulé Blurry Venice, ce passage immersif a été conçu par une équipe de Plastique Fantastique, duo artistique berlinois formé par les architectes Marco Canevacci et Yena Young. L’idée de brouiller les frontières est au cœur de la démarche du collectif. Dans le présent texte, j’aborderai cette ambigüité en me concentrant sur les contours flous entre éphémérité et pérennité, ainsi que sur le rôle médiateur du plastique dans ce contexte.