Philipp Dietachmair, Pascal Gielen & Georgia Nicolau (dir.)
Sensing Earth: Cultural Quests Across a Heated Globe

[In French]

Si la persistance de la pandémie s’étiole dans l’imaginaire collectif, la majorité des publications qui voient le jour depuis en prolongent les réflexions, toujours aussi nécessaires. Sensing Earth : Cultural Quests Across a Heated Globe s’inscrit dans cette mouvance. Cet ouvrage, qui porte sur les nombreuses transitions déjà pressantes auparavant, propose une exploration nuancée des défis environnementaux qui se déploient dans la sphère artistique, tout en élaborant de nouveaux paradigmes du sensible, inévitables vu nos enchevêtrements collectifs, planétaires, souterrains et autres qu’humains.

Au centre de l’ensemble des textes, l’impossibilité d’envisager un avenir sans l’abandon des systèmes capitalistes et extractivistes en place exige l’élaboration de perspectives et modèles inédits autant que la valorisation des formes de savoir et de vie historiquement invisibilisées. Dès les premières pages, l’auteur Pascal Gielen s’attarde à la corrélation entre l’épuisement mental exacerbé par la pandémie et l’échec du néolibéralisme pour outrepasser la scission entre culture et nature, humain et autre qu’humain. En parallèle avec la suggestion de Gielen d’opter pour une « esthétique de la profondeur » (« depth aesthetics »), le texte de Naine Terena de Jesus discute de la nécessité de « réinitialiser » (« reboot ») notre relation à l’environnement autour des cosmogonies et des savoirs autochtones. L’autrice souligne, entre autres, les stéréotypes issus du colonialisme qui perdurent, lesquels échouent à reconnaitre la validité et l’urgence de ces approches et de ces connaissances.