Danièle Méaux
Quand la photographie pense la forêt : des années 1980 à nos jours
Paris, 2024, 272 pages

Photo : permission de Filigranes, Paris
Paris, 2024, 272 pages
[In French]
Le réel est-il ce que l’on pourrait croire ou, comme l’avance Gaston Bachelard, ce qu’on aurait dû penser ? La crise écologique réactive cette question en opérant une rupture épistémologique au cœur du rapport que nous entretenons avec l’ensemble du vivant. Spécialiste de la photographie contemporaine, la chercheuse Danièle Méaux explore ce bouleversement à travers des œuvres photographiques qui renouvèlent notre relation avec le réel. Dans cette perspective, son livre intitulé Quand la photographie pense la forêt appréhende le médium comme un moyen de « raviver notre capacité à être affectés par d’autres formes d’existence que la nôtre ».
Méaux interroge tout d’abord la représentation, les choix photographiques et la manière dont ils témoignent de notre relation avec la nature. Ainsi, la temporalité des travaux retenus pointe l’arraisonnement par l’être humain et l’agentivité de la forêt à travers les traces d’érosion. De son côté, la présence de chemins dans les images révèle que la forêt est le résultat d’une histoire. L’exploration de la forêt invite alors l’opérateur ou l’opératrice à un rapport intime avec le végétal, défaisant toute prétention de maitrise. Cette relation haptique pousse la photographie à créer des atmosphères, plutôt que de simplement enregistrer la réalité. D’ailleurs, des artistes comme Léa Habourdin utilisent des techniques basées sur la photosensibilité des végétaux qui montrent précisément que l’art peut s’ancrer dans les processus mêmes de la nature.
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