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PROJET

En 1900, un petit groupe d’anarchistes fonde la commune du Monte Verità, située au-dessus du village d’Ascona, en Suisse, comme une alternative au capitalisme et au communisme. Rejetant l’autoritarisme politique, le dogmatisme religieux et les tabous sexuels, ils proposent une nouvelle manière de vivre dans le but d’établir une société basée sur la liberté complète, la propriété commune, la pratique du nudisme et la symbiose avec la nature. Leurs habitations sont des maisons d’air et de lumière et leur régime est composé d’aliments naturels. La communauté et ses soirées de discussions, ses concerts et performances devient une curiosité non seulement pour les gens de l’endroit, mais également pour des voyageurs qui visitent ce lieu. Écrivains, philosophes et artistes arrivent à Ascona en grand nombre. Acquis en 1926 par le baron Eduard von der Heydt, un des plus grands collectionneurs d’art contemporain de l’époque, le Monte Verità connaît alors sa période artistique la plus faste, son âge d’or.

Parmi les nombreuses personnes qui ont fréquenté le Monte Verità, on retrouve : Erich Mühsam, Rudolf von Laban, Isadora Duncan, Otto Gross, Carl Gustav Jung, Rudolf Steiner, Krishnamurti, Hermann Hesse, Paul Klee, Sophie Täuber Arp, les Dadaïstes Hans Arp, Hugo Ball et Hans Richter, les artistes du Bauhaus Oskar Schlemmer, Josef Albers et Walter Gropius, ainsi que Marianne Von Werefkin, El Lissitzky et Alexei Jawlensky.

Aujourd’hui, le Monte Verità est constitué d’un complexe de séminaires et de trois musées dont la Casa Anatta – l’ancienne villa des fondateurs –, qui abrite une collection sur son histoire. Parmi les nombreux documents, on peut trouver des analyses sur le magnétisme tellurique particulier à cette région, analyses qui tentent d’expliquer pourquoi tant de grands esprits se sont retrouvés au Monte Verità et ont été inspirés à cet endroit.

Catherine Bodmer, Catherine Bodmer
This article also appears in the issue 53 - Utopie et dystopie
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