Vue d'exposition, Centre des arts actuels Skol, Montréal, 2018.
Photo : Guy L'Heureux
Centre des arts actuels Skol, Montréal,
Du 6 septembre au 20 octobre 2018
L’exposition multidisciplinaire Tension monstre propose un survol des zones de pression sociales et cognitives. Cette tension s’expose alors telle une mosaïque visuelle de stress et de surstimulation dans un espace dynamisé pour l’occasion par quelques murs fluorescents où les œuvres rivalisent d’aplomb et d’effronterie pour matérialiser les différentes inflexions de l’excitation.

Les propositions de Cindy Dumais et de Suzy Lecompte illustrent à ce titre des orientations organiques de la tension. Le diptyque d’aquarelle et les sculptures de Dumais renvoient à une sorte d’apathie sensible et physique. Illumination (2018) présente un enfant fixant un homme dont il ne subsiste, dans la seconde aquarelle, que le sourire figé. Une impression de mascarade démasquée et insoutenable se dégage de la séquence d’images, comme si le regard lucide de l’enfant mettait à nu les artifices de l’émotion affectée. L’étrange excitation léthargique de l’adulte trouve un écho manifeste dans les sculptures Situation de double emploi (2014) et Satellite (2016). L’agencement des textures du silicone ou de l’encaustique avec la céramique symbolise les visages multiples de l’inertie et de la colonisation virale. Appuyées l’une contre l’autre, les matières concrétisent des passivités divergentes. À l’opposé, lorsqu’une matière semble s’emparer de l’autre en la recouvrant même partiellement, la masse semble alors prise sur le vif, comme arrêtée au milieu d’une action lente et certaine. Dumais pose ainsi la tension comme un jeu subtil de perception et de mise en scène.

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