Vue de l’exposition "Le Désordre des choses"
Vue de l’exposition Le Désordre des choses, intervention artistique d’Arkadi Lavoie Lachapelle.
Photo : L-P Côté, Galerie de l’UQAM
Paradoxal s’il en faut, l’exposition Le désordre des choses qui inaugure l’année 2015 à la galerie de l’UQAM participe d’une cartographie convaincante de pratiques actuelles polyformes émoussant l’autorité des régimes disciplinaires. D’apparences consensuelles, les œuvres se révèlent toutefois l’occasion d’une réflexion hétérogène ancrée dans les marges de l’ordre, en périphérie de la norme et du convenu. Se jouant à perméabiliser ces espaces interstitiels par les voies du détournement, de l’humour et du malaise, les œuvres exposées opèrent un glissement réussi vers la dissidence, convoquant l’art à titre d’espace micropolitique de résistance. 

Judicieusement installée en début de parcours, la rhétorique caustique de l’artiste Mathieu Lefèvre jette d’emblée les bases d’une exposition qui a de quoi déranger. Pied de nez aux diktats esthétiques issus de la hiérarchisation séculaire des arts, les peintures sculpturales It Just Comes out Naturally (2010) et That’s Deep (2010) émettent un commentaire corrosif sur le mythe du génie créateur et questionnent par la bande la légitimité et l’ingérence de la critique d’art dans les sphères hautement ségréguées de la pratique artistique contemporaine. Un regard métacritique pertinent de la part des commissaires, Thérèse St-Gelais et Marie-Ève Charron, qui laisse présager peu d’angles morts pour la suite.

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