Gilberto Esparza
Plantas autofotosintéticas

Pierre-Luc Verville
Teva Flaman
Galerie de l’UQAM et Maison du développement durable, Montréal
du 10 mai au 17 juin 2017
Plantas autofotosintéticas - Montréal
Gilberto Esparza Plantas autofotosintéticas - Montréal, capture vidéo, 2017.
Photo : permission de l’artiste
Galerie de l’UQAM et Maison du développement durable, Montréal
du 10 mai au 17 juin 2017
Au printemps 2017, la Galerie de l’UQAM présentait Plantas autofotosintéticas, une installation sous forme d’écosystème épurant l’eau, du Mexicain Gilberto Esparza, sous le commissariat de Nuria Carton de Grammont et Véronique Leblanc. Le projet soulève le double problème des infrastructures d’écoulement des eaux usées, qui ne sont plus adaptées aux réalités actuelles et aux nouvelles normes environnementales, et du rapport de l’humanité à l’environnement, trop souvent perçu comme un réservoir de ressources illimitées. Mais il attire notre attention sur la capacité des milieux naturels de traiter les déchets organiques, car pour autant que nous ne les submergions pas d’eaux usées, les rivières peuvent se nettoyer elles-mêmes. Plantas autofotosintética apparait comme un prototype biotechnologique des alternatives à nos modèles d’épuration.

L’œuvre se présente comme un travail transdisciplinaire (au croisement de l’art, de la robotique et des biotechnologies) et multimédia (installation, robots, vidéos, photos, cartes électroniques…). Au centre d’un des espaces de la galerie, l’installation est composée d’un bocal rempli d’eau où évoluent des plantes aquatiques, des escargots et des petits poissons. À ce bocal sont fixés des tubes reliés à des colonnes suspendues formées de modules contenant des piles à combustible microbiennes (MFC, microbial fuel cell), alimentées par des eaux usées se trouvant dans des récipients placés au-dessus d’elles. Les bactéries digèrent les polluants présents dans les eaux récupérées dans le système d’égout de Montréal, épurant l’eau et produisant des électrons. L’eau assainie remplit le bocal tandis qu’un condensateur convertit les électrons en flashs lumineux, projetés sur les plantes pour activer leur photosynthèse, fournissant de l’oxygène aux escargots et aux poissons. Un réseau électronique, envisagé par l’artiste comme système nerveux, est placé au-­dessus du bocal, organise ces connexions interindividuelles en gérant les flux d’énergie et les cycles de distribution d’eau, assurant le maintien d’une symbiose biologique. Le documentaire, réalisé à Montréal, pose le contexte de l’œuvre et oriente la lecture du spectateur dans le sens d’une analyse de la ville. Des radiographies considèrent symboliquement l’installation comme une sorte d’être hybride vivant, mais le tout fonctionne en effet comme un organisme composite, un milieu symbiotique.

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Cet article parait également dans le numéro 92 - Démocratie
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