
Photo : permission de la galerie antoine ertaskiran, Montréal
du 7 au 10 mars 2013
Pour sa première participation à la foire Volta, la jeune galerie antoine ertaskiran y est allée d’un choix audacieux en présentant chez nos voisins du sud le travail percutant de Dominique Blain. Loin des propositions racoleuses souvent retrouvées dans ce type d’événement marchand, le travail de Blain engageait un propos politique bien ciblé qui parvenait plutôt à faire s’interroger les visiteurs sur leur implication personnelle et collective (comme membres d’une nation, d’une société) dans certains conflits et situations iniques prévalant à travers le monde.
Le doigté de Blain, depuis plusieurs années, consiste précisément à rapprocher des réalités disjointes, de sorte à révéler des relations autrement invisibles que leurs dehors embellis cachent souvent dans l’intérêt de préserver des rapports de force et des positions d’autorité. Dénuée d’approche moraliste, mais soulevée par l’indignation, l’artiste démasque la duplicité des uns et l’indifférence des autres. Au centre du kiosque, le Tapis (2001-2012) procède à une telle opération ; ses atours se composent en fait d’une myriade de motifs différents de mines anti-personnel et sa représentation intégrée par photomontage dans une image du bureau ovale à l’ère d’Obama a quant à elle de quoi troubler. Présentée pour la première fois au Musée d’art contemporain de Montréal en 2004, l’œuvre resurgit dans une installation qui en actualise la pertinence, car le fléau des mines antipersonnel persiste. Comme le rappelle une pétition adressée au Président, lancée durant la foire et toujours en cours, les États-Unis n’ont en effet pas encore adhéré à la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel.
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