Anna-Maria-Maiolino
Anna Maria MaiolinoPor um Fio, de la série fotopoemação, 1976.
Photo : Regina Vater, permission de l'artiste, Fondation Videoinsight®, Turin & Galleria Raffaella Cortese, Milan & Albisola
LE BAL, Paris
du 12 octobre 2023 au 25 février 2024
Au siècle dernier, les mères en ont pris pour leur grade : toujours trop (étouffantes, envahissantes, intrusives) ou jamais assez (aimantes, présentes, disponibles), elles ont été les grandes perdantes de la dilution de la psychanalyse dans le discours commun. Même la notion de « mère suffisamment bonne » du pédiatre Donald Winnicott (1953) n’a pas abouti à un point d’équilibre entre la goule freudienne et l’ange du foyer victorien. La figure maternelle n’a pourtant pas disparu des représentations : elle s’est métamorphosée grâce à des artistes et à des intellectuel·les qui ont permis de dépasser les poncifs du genre, notamment en se servant de la photographie comme espace de réflexion. 

Les écrivains Roland Barthes et Hervé Guibert apparaissent ici telles de véritables figures tutélaires, eux qui n’ont pas craint l’accusation en sentimentalisme lorsqu’ils ont évoqué leur mère dans leur théorie respective sur la photographie. Dans La chambre claire (1980) du premier, et L’image fantôme (1981) du second, la figure maternelle apparait par le biais d’un cliché que l’on ne peut montrer. Soit parce qu’elle ne peut se partager, au risque de faire disparaitre l’émotion (Barthes), soit parce qu’elle n’existe plus et qu’elle n’est qu’une image fantôme (Guibert), la mère dépasse les stéréotypes liés à sa condition pour devenir sujet autonome.

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