Le vol du siècle

Schizes en compagnie des oiseaux

Catherine Lavoie-Marcus

Au rez-de-chaussée du 1000 de la Gauchetière, Montréal centre-ville, la patinoire est désormais ouverte à l’année. La jeune Odette y resplendit. À la voir performer volutes et arabesques on croirait apercevoir un cygne blanc. 

Rencontre au sommet. « Je suis dans le coin, on devance le meeting ? » « Je vous reviens tout de suite. » Tout de suite est une occasion saisie. Les ondes millimétriques émises par les antennes 5G augmenteront la rapidité de réponse là où circulent les vraies questions (directes, claires). Mais la rapidité de réponse n’est pas la response-abilité, la capacité-de-­répondre à des questions qui ne nous sont pas posées directement.

Les oiseaux dessaisissent. Ne posent aucune question directe. Leurs flux sont opaques et fugitifs : magétoréception, carte topographique, mémoire odorante, azimut solaire. À la question (indirecte, complexe, pas claire) du système d’orientation des oiseaux, pas de réponse. Le ciel est noir. Le 1000 de la Gauchetière n’est pas en travers du chemin mais en travers du sens. Les gratte-ciels brouillent la proprioception des oiseaux, leur sens de l’espace et de la direction. En Amérique du Nord, près d’un milliard d’oiseaux se collisionnent annuellement contre les vitres des gratte-ciels.

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