Rehab-Nazzal
Rehab NazzalMural of George Floyd on the Apartheid Wall in Bethlehem, 2020.
Photo : permission de l’artiste

Avions, trains et voitures piégés : en finir avec l’adjectif « oriental »

Tammer El-Sheikh
L’« Orient », comme on appelait autrefois le Moyen-Orient, est devenu une destination de voyage importante au cours de la longue aventure coloniale européenne qu’a été le 19e siècle. L’agence de voyages Thomas Cook faisait une promotion enthousiaste des anciens monuments de la région, des sites bibliques sacrés et du canal de Suez récemment construit. Cette dernière attraction témoigne de l’imbrication des intérêts coloniaux et ­économiques qui ont donné naissance à l’industrie touristique.

C’est précisément cette vision que le spécialiste en littérature palestino-américain Edward Said a désignée par « l’adjectif “oriental” » dans son livre L’Orientalisme : l’Orient créé par l’Occident (1978 pour la version originale anglaise). Pour les visiteurs et visiteuses, c’était un lieu de « sensualité, promesse, terreur, sublimité, plaisir idyllique, énergie intense1 1 - Edward W. Said, L’Orientalisme : l’Orient créé par l’Occident, traduit de l’américain par Catherine Malamoud, Paris, Seuil, 1980, p. 80 et 141. » – une séduction à laquelle les grandes puissances européennes, et plus tard américaines, prétendraient. Selon Said, l’Orient imaginé, décrit de manière extravagante par des auteurs tels que Gustave Flaubert et T. E. Lawrence, nous en dit bien plus sur les appétits et les privilèges de ces hommes que sur les gens rencontrés lors de leurs voyages.

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Cet article parait également dans le numéro 111 - Tourisme
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