Maurizio Cattelan, America
Maurizio CattelanAmerica, 2016.
Photo : Jacopo Zotti, permission de Maurizio Cattelan's Archive

Art démocratique

Konstantinos Koutras
La crise que traverse actuellement la démocratie soulève des questions sur la valeur et la viabilité des formes démocratiques de gouvernance. Récemment, la Grande Récession a montré l’absurde futilité de tenter de concilier les valeurs démocratiques et les impératifs de la finance mondiale et du capitalisme néolibéral. Plus récemment encore, la résurgence de l’autoritarisme politique, de l’idéologie fasciste et du populisme identitaire a dénoté le déclin précipité du soutien politique de la démocratie. En conséquence, on observe un intérêt renouvelé pour la politisation de l’art.

Bien que l’option communiste en séduise certains, de nombreux artistes, commissaires et critiques se sont portés à la défense de la démocratie, soit en cherchant sa réhabilitation, soit en poussant pour que sa variante libérale inopérante laisse place à une forme de démocratie directe. Sans exception ou presque, ces efforts sont aussi louables qu’indispensables. Cela dit, il n’en demeure pas moins valable d’envisager le risque, pour une production culturelle et intellectuelle faite au nom de la démocratie, d’incarner des valeurs opposées à celles dont elle cherchait pourtant à faire la promotion.

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Cet article parait également dans le numéro 92 - Démocratie
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