
La peinture d’outre-tombe
Walter Robinson, critique à l’Artspace Magazine, a été le premier à parler de formalisme zombie, dans un article de 2014. Il faisait référence à l’esthétique réductrice, quasi greenbergienne, des Lucien Smith, Jacob Kassay, Oscar Murillo et autres peintres de même inspiration alors en plein essor2 2 - Walter Robinson, “Flipping and the Rise of Zombie Formalism,” Artspace Magazine, April 3, 2014, accessible online.. Robinson observait que la production d’atelier de ces artistes adopte souvent un « simulacre d’originalité » consistant à ignorer les leçons du postmodernisme sur la dépréciation de la nouveauté, dont la valeur, aujourd’hui, est considérée comme quasiment nulle. Mais les formalistes zombies n’ont pas tant relancé la quête de l’originalité en art que réagi au besoin de réaliser des « premières ». Ainsi, dans une suite de jalons superficiels, Smith a été le premier à se servir d’extincteurs emplis de peinture pour exécuter ses Rain Paintings (2012) et Kassay a inauguré l’usage de l’électroplastie sur toile avec sa série Silver Monochromes (2012).