
Réactualisation de la peinture
Le Web aura été une autre bouée de sauvetage, surtout pour certains diffuseurs en art contemporain qui ont adapté des expositions, toutes prêtes à être regardées, en présentations virtuelles, avec les défis que ce genre d’adaptation comporte. Pensons, par exemple, au Musée des beaux-arts de Montréal, qui a présenté une visite virtuelle de l’exposition Riopelle : À la rencontre des territoires nordiques et des cultures autochtones ; à la Fondation Phi, qui a fait de même avec Relations : La diaspora et la peinture ; au Musée d’art contemporain de Montréal, qui a filmé une visite de La machine qui enseignait des airs aux oiseaux. Paradoxalement, la planéité des écrans, supports par lesquels on fréquente généralement l’espace web, aura compliqué notre rapport à la présentation de la peinture, un mode d’expression qui avait été lui-même défini, à une certaine époque, par sa planéité. Quel genre d’expérience visuelle de la peinture cherche-t-on à offrir par le dispositif numérique ? Comment reproduire fidèlement les détails, la touche ? Comment penser la mise en ligne d’œuvres qui sont fondées sur la capacité de la matière à représenter, à se représenter, à se rendre visible ? En choisissant certains détails plutôt que d’autres, chercherait-on finalement à contrôler une expérience du regard qui se veut libre, spontanée, indépendante ?