
Photo : Denis Farley, permission du Musée des beaux-arts de Montréal
du 8 février au 4 mai 2025
Cette rétrospective sur le travail de Joyce Wieland (1930-1998) était attendue. Souvent limité à des œuvres iconiques, comme La raison avant la passion (1968), et son pendant en anglais Reason over Passion (1968), l’apport fécond de l’artiste à l’art contemporain est révélé par l’exercice rétrospectif, dont le dernier remonte à 1987. En effet, le parcours élaboré par les commissaires, Anne Grace pour le MBAM et Georgiana Uhlyarik pour le Musée des beaux-arts de l’Ontario, où l’exposition fera escale, mise sur une approche chronologique et thématique qui couvre cinq décennies de création artistique. Cette exposition met en évidence les préoccupations écoféministes et territoriales du Nord du Canada de l’artiste, perspective qui favorise une relecture de son œuvre posée ainsi en phase avec l’actualité.
Innovante, Wieland se taille une place à partir des années 1960 parmi les avant-gardes de l’époque par un décloisonnement des disciplines avec, notamment, des abstractions intégrant du textile, un matériau évocateur d’une intimité corporelle. Les référents féministes se confirment ensuite dans ses « tableaux filmiques », puis dans ses assemblages néodadaïstes qui critiquent avec humour des stéréotypes sexuels puisés dans la culture populaire. L’exposition pose des liens avec la scène new-yorkaise, milieu qu’elle a fréquenté avec son conjoint, l’artiste Michael Snow, durant cette décennie où ils ont vécu à New York. Les « films rembourrés » constituent un corpus encore plus étonnant, et peu exposé en raison de sa fragilité.
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