Peter Shear exhibition Reality Show at BLUM Gallery Los Angeles, photograph Evan Walsh
Peter ShearReality Show, vue d'exposition, BLUM, Los Angeles, 2024.
Photo : Evan Walsh, permission de l'artiste & BLUM, Los Angeles, Tokyo & New York

Sans signature : du statut du style dans la peinture abstraite

Brian T. Leahy
Peu de peintres contemporain·es signent leurs œuvres à l’avant. Une des premières choses que j’ai apprises dans un cours de peinture de premier cycle était qu’il ne fallait jamais, sous aucun prétexte, signer une œuvre au recto. Selon le professeur, une signature griffonnée discrètement dans le coin inférieur droit du tableau constituait la marque la plus évidente qui distinguait les abstractions kitch d’un·e peintre autodidacte des œuvres sérieuses des artistes qui se réclamaient de la lignée des grands peintres abstraits.

Pourtant, bien que la signature de l’artiste ait longtemps été reléguée au dos de la toile, l’histoire de l’abstraction en Amérique du Nord a toujours été caractérisée par la quête d’un « style signature ». Les marques et motifs personnels servaient à associer de manière irréfutable l’expression visuelle non figurative à l’identité et à la personnalité de l’artiste. Les expressionnistes abstraits tels que Jackson Pollock et Robert Motherwell cherchaient à élaborer une forme distincte qui remplacerait un nom gribouillé au bord de la toile. C’est dans cette optique que Barnett Newman a adopté le « zip » comme dispositif de composition, afin de différencier ses abstractions de celles des autres peintres. De même, bon nombre d’artistes contemporain·es s’efforcent de mettre au point des techniques d’application de la peinture originales, immédiatement reconnaissables dans une foire d’art animée ou une grande exposition collective.

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Image de la couverture du numéro Esse 114 Abstractions.
Cet article parait également dans le numéro 114 - Abstractions
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