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Miriam Simun
Human Cheese, 2011.
Photos : permission de l’artiste

L’œuvre de Miriam Simun tisse un lien provocant entre les effets écologiques des changements climatiques et l’exceptionnalisme humain. Ses projets proposent des solutions de rechange surprenantes à la production alimentaire, solutions qui mettent en évidence les difficultés économiques et technologiques d’adopter un régime viable qui, à la fois, protège et respecte la biodiversité. Dans Human Cheese, Simun emploie du lait maternel, qu’elle se procure en ligne, pour fabriquer du fromage dans sa cuisine. Elle vend le fruit de son travail dans une boutique, The Lady Cheese Shop, une installation qui adopte l’allure et le langage d’une boutique de « spécialités » artisanales. Ce fromage humain est produit et mis en marché comme une véritable denrée – un aliment typiquement « naturel » pour les êtres humains. La critique de Simun, à contrepied de l’anthropocentrisme, prend un caractère particulièrement dystopique dans GhostFood, une collaboration avec l’artiste Miriam Songster. GhostFood consiste en une cantine mobile qui propose des parfums d’aliments menacés par les changements climatiques, comme le chocolat, le beurre d’arachides et la morue. Les participants inhalent les odeurs au moyen d’un dispositif qu’ils portent sur eux, tout en mastiquant et en avalant un mets assorti. Le désign s’inspire de la physiologie des insectes, qui se servent de leurs antennes pour humer leur environnement et orienter leurs mouvements. En mettant en avant des aliments « de base » qui pourraient être menacés faute d’efforts en matière d’environnement, le projet de Simun offre une solution créative à la perte de biodiversité, en même temps qu’un coup d’œil sur l’avenir dystopique de l’alimentation humaine. Dans Cemetery Safari Yoga, Simun montre que les humains sont capables de contribuer à la protection de la faune et de la flore en milieu urbain. Le projet consiste en une série de performances publiques, des séances de yoga qui se déroulent dans un cimetière et au cours desquelles les participants filment la vie sauvage avec des caméras qu’ils portent sur le front. Simun réinvente ainsi les espaces verts de la ville et donne à voir le cimetière comme une ressource naturelle à protéger.

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Cet article parait également dans le numéro 87 - Le Vivant
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