Guylaine Chevarie-Lessard

Sentiment océanique #15, 61 × 46 cm, 2020.
Photo : Paul Litherland, permission de l’artiste | courtesy of the artist

Il existe un langage qui s’arrime à la sensation et abolit les frontières entre la voix et l’image. « Toute forme est, comme dit Pierre Schneider, voix vive30 30 - Henri Maldiney, Regard Parole Espace, Paris, Éditions du cerf, 2012, p. 114.. » Qu’est-ce qui caractérise cet espace décloisonné ? Une résonance particulière qui « plonge ses racines dans une zone du vécu échappant aux formules conceptuelles et qu’on ne peut que pressentir 31 31 - Paul Zumthor, « Présence de la voix », dans Introduction à la poésie orale, Paris, Seuil (Poétique), 1983, p. 12.». La voix et l’image sont travaillées par cette même résonance capturée par le biais d’un « œil-écoute »32 32 - Michel Collot, La matière-émotion, Paris, Presses universitaires de France, 1997, p. 261., organe hybride captant le monde sensible et multipliant les possibilités de la forme. Tisser un dialogue entre l’image et la voix revient à faire ressurgir les effets de cette résonance. Tendre l’oreille à la matière picturale revient à aiguiser notre faculté d’écoute en vue de capter ce que l’image partage avec la voix : une même forme d’énergie « qui échappe à toute saisie »33 33 - Ibid., une excédence intangible et substantielle, une trace subtile, traversée et traversante.

Cet article est réservé aux visiteur·euses avec un abonnement Numérique ou Premium valide.

Abonnez-vous ou connectez-vous à Esse pour lire la rubrique complète !

S’abonner
Se connecter
Cet article parait également dans le numéro 102 - (Re)voir la peinture
Découvrir

Suggestions de lecture