Norm Magnusson a produit des annonces télé, des courriels viraux, peintures et affiches mais, selon lui, rien de tout cela n’a autant engagé les spectateurs que cette série de marqueurs « historiques », chacun racontant une courte ­histoire présentant un point de vue ­discret. Les ­personnes qui prennent le temps de les lire se définissent ­collectivement par leur curiosité envers ce qui les entoure plutôt que par leurs connaissances idéologiques. Elles forment un auditoire ­parfait pour des messages qui sont ­soigneusement ouvragés sur un ton non confrontant.

« Sont-ils vrais ? » est une question fréquemment posée par les ­spectateurs. Autrement dit, sont-ils subventionnés par l’État ? Magnusson profite de cette confusion pour glisser un message ­pendant que les gens tentent de tirer l’affaire au clair.

Contrairement à la plupart des œuvres d’art qui traitent de thèmes sociaux ou politiques, ces marqueurs ne font pas que prêcher devant une petit chapelle qui recherche de telles œuvres dans les galeries et musées ; ils occupent plutôt, sans bruit, la place qu’ils revendiquent dans le domaine public, où ils surprennent et réjouissent ceux qui les découvrent par hasard.

Voilà de l’art politique qui fait aussi partie d’un genre d’art public qu’apprécie l’artiste : gentiment et sans ­affrontement, suscitant la réflexion avec assurance, jolis à regarder et légèrement sournois.

Norm Magnusson
Cet article parait également dans le numéro 60 - Canular
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