
Au premier abord, les dessins et peintures de Larissa Fassler, artiste canadienne installée à Berlin, ont un air d’étude scientifique et, de fait, ils sont le résultat d’analyses minutieuses des mouvements et microévènements qui se déroulent dans des lieux de passage de grandes villes. Mais lorsqu’on plonge son regard plus précisément dans leurs détails, une poésie s’en dégage, toute subjective. Sans doute parce que l’observation et les relevés effectués par l’artiste sont sans but ou que le mouvement et la vie ont été figés en représentations graphiques, on éprouve, en les contemplant, une mélancolie inhérente aux méditations sur la vanité. C’est particulièrement le cas dans les dessins préparatoires au stylo et crayon sur papier, où le mouvement est rendu presque perceptible par la fragilité du tracé.