
Photo : permission de l'artiste & Herringer Kiss Gallery, Calgary
L’esthétique plastique de la féminité queer : plasticité et performativité
Dans Glitter (2022), l’écologiste queer Nicole Seymour traite du rapport du plastique avec les femmes et les sujets queers. « Les paillettes, soutient-elle, sont associées matériellement et métaphoriquement à la queerité et aux catégories connexes telles que la féminité1 1 - Nicole Seymour, Glitter, Londres, Bloomsbury, 2022, p. 19. [Trad. libre]. » Reflétant et amplifiant ce rapprochement culturel, les artistes fems et non binaires contemporain·es performent une féminité postmoderne hypersaturée et lucide dans une abondance de scintillement, de paillettes, et de rose et vert fluo. Plutôt que de rechercher l’authenticité, le sérieux et la profondeur, ces artistes de la performance embrassent l’artifice, l’allégresse et le superficiel dans la lignée de ce que Susan Sontag, dans l’essai fondamental Le style camp, nomme « l’esthétique camp2 2 - Susan Sontag, Le style camp : culture et sensibilité, traduit de l’anglais par Guy Durand, Paris, Christian Bourgois, 2022. ». Iels élaborent une approche queer et plastifiée du monde qui nie le caractère naturel du genre, de la sexualité et de la nature elle-même.