Reframed: The Woman in the Window

Itay Sapir
Dulwich Picture Gallery, Londres
du 4 mai au 4 septembre 2022
Reframed_vuedexposition
Reframed: The Woman in the Window, vue d'exposition, 2022.
Photo : permission de la Dulwich Picture Gallery, Londres
Dulwich Picture Gallery, Londres
du 4 mai au 4 septembre 2022
Suivre tout au long de l’histoire ces éléments – récits, situations, actions – que les historien·ne·s de l’art appellent « motifs iconographiques » peut nous en apprendre énormément sur l’évolution sociale, culturelle et éthique des sociétés : voilà le postulat de base de l’intrigante exposition présentée à la Dulwich Picture Gallery de Londres. En l’occurrence, le motif en question, la femme à la fenêtre, est non seulement présent dans les œuvres d’art depuis l’Antiquité et jusqu’à nos jours, mais il a, à l’évidence, des significations importantes liées à la question du genre. Il s’avère, selon la commissaire de l’exposition, Jennifer Sliwka, que les femmes sont représentées devant une fenêtre bien plus souvent que les hommes ; le voyage à travers plusieurs millénaires de ces images en dit long sur le statut social du genre féminin, le décorum réglant son quotidien et sa relégation à la sphère privée ou, à l’inverse, la visibilité des femmes au seuil de l’espace public.

Le point de départ de cette exploration est La jeune fille à la fenêtre de Rembrandt, qui figure dans la collection permanente de la galerie. Pourtant, la commissaire s’est vite rendu compte que cette œuvre du 17e siècle n’était pas, tant s’en faut, la première à représenter le motif, et que l’Europe n’en a pas le monopole non plus. Ainsi, le parcours, quoique non chronologique, débute avec une petite sculpture mésopotamienne très ancienne (entre 900 et 700 ans avant notre ère) et fort exquise : on y voit une femme derrière une balustrade, entourée de plusieurs cadres carrés et regardant droit devant elle. À partir de là, c’est plutôt par parentés thématiques que par la séquence temporelle que l’on avance dans les quelques petites salles de l’exposition, même si la dernière est presque entièrement consacrée à l’art contemporain. Entre temps, on aura découvert des peintres classiques et modernes, des photos, des sculptures-installations et même des objets « décoratifs » dans un joyeux jeu d’échos visuels et sociétaux qui ouvrent une discussion fascinante.

Cet article est réservé aux visiteur·euses connecté·es.

Créez-vous un compte gratuit ou connectez-vous pour lire la rubrique complète !

Mon Compte
Cet article parait également dans le numéro 106 - Douleur
Découvrir

Suggestions de lecture