Les voix humaines

Le nouveau directeur artistique d’Espace libre, Félix-Antoine Boutin, a imaginé des « séries de spectacles pouvant entrer en dialogue, par affinité ou en contrepoint, tant sur le plan de l’esthétique que des thématiques ». Cet automne, la série s’intitule « Cinéma » et propose deux pièces inspirées de films. Avant Jérémie Niel, qui se mesurera en décembre à Zéro de conduite, un long-métrage du Français Jean Vigo sortit en 1933, c’était au tour de Larissa Corriveau de revisiter L’indiscret, un téléfilm de Louis-Georges Carrier diffusé en 1963.

Soutenue par le Nouveau théâtre expérimental et l’Espace libre, Larissa Corriveau a imaginé Les voix humaines, un diptyque autour de la mémoire de la comédienne Monique Miller, qu’elle a rencontré en jouant avec elle dans Richard III au TNM en 2015. Première étape : une installation vidéo réalisée en collaboration avec Alex Hercule Desjardins (scénographie), Guillaume Arseneault (lutherie numérique) et Frédéric Auger (son). Présenté à l’étage, dans une petite « salle de cinéma » pouvant accueillir une quarantaine de personnes, le montage de 38 minutes est projeté en boucle sur six écrans de tailles diverses. Au sol, des câbles, trajectoires de points lumineux qui apparaissent et disparaissent. On pense à une mémoire vive, à un réseau de neurones qui serait chargé de faire circuler les souvenirs dans le cerveau d’une comédienne née en 1933.